6 JUIN 1971
Romy reçoit toujours d’innombrables lettres relatives aux films de Sissi Elle ne se l’explique pas, avec la meilleure volonté du monde — peut-être parce que Noël revient sans cesse… Et puis s’y ajoute naturellement le fait que les gens peuvent regarder tranquillement ces vieux films, au lit ou en pantoufles. Le fait d’être à la maison endort. Récemment, un chauffeur de taxi d’un certain âge nous disait (Romy raconte) « Je viens de voir les SISSI ; à cette époque c’étaient encore des films, toute la merde d’aujourd’hui ce n’est plus rien.» Elle ne va pas se pendre pour autant cette nuit-là, mais cela l’attriste. L’une des raisons en est sans doute qu’ici les gens sont aigris, qu’elle est devenue une renégate pour l’Allemagne. Elle aurait probablement dû continuer à jouer la vieille, la bringuebalante SISSI jusqu’à l’âge de trente-cinq ans ! Bon, soit, dit-elle : les choses sont ce qu’elles sont.
Fin juillet, ils commencent en Espagne les prises de vues en extérieur pour le film américain L’Assassinat de Trotski. Son partenaire est Alain Delon. Et bien, quoi ! Deux collègues font un film, c’est tout, même si jadis ils ont vécu ensemble. Mais ici on a tellement vite fait de penser ; il faut bien qu’il y ait une rason d’ordre privé pôur que ces deux-là tournent à nouveau ensemble. C’est primaire, mais c’est comme ça
23 SEMPTEMBRE 1971
Conversation téléphonique depuis Mexico.
Le travail avec Losey pour TROTSKI est très prenant et excitant — dans un sens positif. C’est l’un des rares très grands metteurs en scène et un homme hors du commun.(C’est Romy qui parle)
Ils avancent. Tout va très bien, mais aujourd’hui, ils ont des problèmes avec le temps.
Richard Burton n’apparaît pas encore dans les scènes qu’ils tournent. Ils ne joueront ensemble qu’en octobre, à Rome.
Alain Delon joue l’assassin de Trotski, elle est la maîtresse de cet homme
L’histoire ne fournit qu’un arrière-plan pour des conflits psychologiques, humains. Sa liaison avec l’auteur de l’attentat est aussi importante.
Elle n’a pas peur. Non, pas du tout. Chaque acteur dispose d’un temps déterminé, d’une période de sa vie, qu’il lui faut mettre à profit. Dans la mesure du possible, naturellement, sans se surmener.
Elle se réjouit, bien sûr, de son nouveau grand succès en Allemagne. Nul n’est prophète en son pays, dit-on. Tant mieux si ce n’était plus le cas.
SEPTEMBRE 1971
Elle n’a plus peur de la solitude
Elle n’a plus peur de se retrouver seule avec elle-même
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