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Archives pour 10 novembre, 2008
AP | 10.11.2008 | 07:26
La chanteuse sud-africaine Miriam Makeba est morte dans la nuit de dimanche à lundi peu après avoir donné un concert anti-camorra dans le sud de l’Italie où sévit la mafia napolitaine. Celle qui fut le chantre de la lutte contre l’apartheid et qui fut parfois surnommée « Mama Afrika » était âgée de 76 ans.
Makeba est décédée après avoir chanté en soutien à l’écrivain et journaliste anti-mafieux Roberto Saviano à Castel-Volturno dans la province de Caserte, selon l’agence italienne Apcom. Selon l’autre agence italienne ANSA, elle a succombé à une attaque cardiaque peu après son admission aux urgences de la clinique Pineta Grande, un établissement privé de Castel-Volturno.
Née le 4 mars 1932 à Johannesburg, Miriam Makeba a d’abord intégré à 20 ans le groupe Manhattan Brothers en tant que choriste avant de connaître une célébrité mondiale en 1956 avec la chanson « Pata Pata »; une chanson reprise en français par Sylvie Vartan sous le titre « Tape Tape ».
En 1959, elle est contrainte à l’exil en raison de son apparition
dans le film anti-apartheid « Come Back Africa ». Elle passera 31 ans en exil combattant contre le racisme.
En 1966, Makeba obtient un Grammy Award pour son disque « An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba » et devient la première Sud-Africaine à obtenir cette récompense.
Son mariage en 1969 avec Stokely Carmichael, le militant des droits civils afro-américain et chef des Black Panthers, lui cause des ennuis aux Etats-Unis. Elle s’exile à nouveau et s’installe en Guinée dont elle prendra la nationalité.
En 1987, elle renoue avec le succès grâce à sa collaboration avec Paul Simon dans l’album « Graceland ». Peu après, elle publie son autobiographie « Makeba: My Story ».
Elle est décorée par la France au titre de commandeur des Arts et Lettres en 1985 et obtient la nationalité française en 1990. Cette même année, Nelson Mandela la persuade de rentrer en Afrique du Sud.
En 1992, elle interprète le rôle de la mère (Angelina) dans le film « Sarafina! » qui raconte les émeutes de Soweto en 1976. AP
source : http://www.people
La solitude a deux facettes. Volontaire, elle élève et purifie. Obligatoire, elle étouffe et détruit. Francine Ouellette
Nul adulte n’a jamais compris que, pour l’enfant, la solitude est pire que la douleur. Jacques Attali
Notre grand tourment dans l’existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu’à fuir cette solitude. Guy de Maupassant
http://video.google.com/videoplay?docid=-172536671267512710
Un dialogue avec Eva Braun
Chère madame, Si vous êtes la vraie Eva Braun et que les nombreuses lettres que j’ai pu lire je trouve ça mais vraiment honteux que vous disiez que ce misérable Hitler, qui a créé des camps de concentration, qui tué 6.000.000 de juifs, qui a tué des enfants, qui a brisé des familles, je trouve ça lamentable que vous puissiez dire que Hiltler aimait les enfants et que vous pensiez qu’il n’était pas du tout ce que vous prétendiez. J’aimerais bien que vous m’expliquiez trés clairement sur quoi vous vous fondez pour dire ce genre d’ânerie. | ||||
Vous savez, cher monsieur, Personne n’est totalement mauvais, même mon époux n’était pas totalement mauvais, pour arriver à charmer les foules il fallait qu’il aie quelque chose de plus, quelque chose de charismatique. C’était un homme extrêmement charmant, quelqu’un de très sain physiquement et mentalement. Qu’il aie fait des choses horribles je peux le croire, mais comme dans tout, il n’existe rien de totalement mauvais.
Le pape Pie XII était chef de la chrétienté, c’était un homme charmant, affable et attentionné, ça ne l’a pas empêché de fermer les yeux sur des millions d’assassinats, et par le fait même d’en provoquer lui aussi. Je vous invite à vous renseigner davantage sur les faits historiques, il existe quantité de documents prouvant que le régime nazi n’a pas été uniquement néfaste. Dans tout ce qui est mal réside du bien et dans tout ce qui est bien il y a du mal, tout dépend de la facon dont on regarde l’histoire. Eva Braun |
Le « petit » juif et les enfants bercés dans la souffrance°°°°
Publié 10 novembre 2008 dans MES EMOTIONS MES REVOLTES 0 CommentairesQuand l’étau se resserre sur les communautés des Juifs de l’Est, menacées dans leur existence même par les persécutions, les berceuses qui nous sont transmises restent très nombreuses. Comme si l’enfant devenait l’objet particulier de l’attention, des soucis, de la pitié de sa mère. Et malgré les circonstances, l’enfant doit être bercé pour s’endormir.
Dans les ghettos placés sous la surveillance des nazis, les enfants qui ne peuvent pas travailler sont considérés comme des bouches inutiles, donc les mères n’ont pas le droit de garder leurs bébés avec elles, elles sont menacées de mort si elles mettent au monde des enfants. Ceux-ci sont donc cachés et les mères chantent le danger : l’enfant doit se taire sous peine d’être découvert.
Alors les thèmes traités changent : le père a disparu, les frères et sœurs ont disparu. Les personnages traditionnels sont remplacés par des files de déportés. Il n’y a plus de moutons, mais des soldats, plus de promesses de friandises, mais la faim. La symbolique de la nature, très présente, permet d’espérer qu’il y aura un printemps, une liberté. Et la mère mobilise encore les forces de l’enfant pour cet avenir.
Autrefois, la situation familiale intacte garantissait l’avenir de l’enfant, sa sécurité et son sommeil. A l’époque des camps de concentration, les berceuses ont encore la tâche d’apaiser l’enfant et la personne qui chante, au moins pour un moment. La détresse est présente, et la désespérance, car l’avenir ne peut même pas être rêvé et la résignation s’installe.
Devant l’injustice de la persécution des enfants, le thème de la vengeance apparaît, comme un moteur de survie : « Quand tu seras grand, tu vengeras notre sang ».
Seront-ils jamais grands ?
Tous ces éléments se retrouvent dans ce remarquable Ponar-Lied «schtiler, schtiler »qu’il faut citer en entier pour conclure, du moins dans sa traduction.
Silence, silence, il faut se taire.
Des tombes ont poussé là-bas,
Elles ont des reflets verts et bleus :
Les ennemis les ont plantées.
Bien des chemins mènent à Ponar,
Mais aucun n’en revient.
Ton père a disparu
Et avec lui notre bonheur. Silence, mon enfant, ne pleure pas, mon trésor,
Pleurer ne sert plus à rien.
Les ennemis veulent notre malheur,
Il n’y a rien à comprendre.
Les mers ont des rivages,
Même les prisons ont des limites,
Mais dans notre souffrance
Aucune lumière ne filtre.
Le printemps s’installa dans le pays
Puis vint l’automne.
Chaque journée est remplie de fleurs
Mais chez nous, c’est la nuit.
L’automne fait luire les troncs de ses rayons dorés,
En nous fleurit le deuil.
Une mère est assise, solitaire, l’enfant vint à Ponar.
La Wilia entravée par des liens
Soupire dans ses souffrances,
Elle brise la glace et se précipite à travers le pays
Pour se jeter dans la mer.
Alors disparaîtra l’obscurité,
Un soleil percera les ténèbres.
Cavalier, viens vite,
Ton enfant t’appelle.
Silence, silence, des sources éclosent dans mon cœur.
Jusqu’à ce que les portes soient fermées
Nous devons être muets.
Ne te réjouis pas, mon enfant, ton rire pourrait nous trahir.
L’ennemi ne doit pas survivre au printemps,
Pas plus qu’une feuille ne survit à l’automne.
Laisse les sources couler tranquillement,
Sois silencieux et espère
Que la liberté ramènera ton père.
Dors, mon enfant, dors,
Comme la Wilia libérée,
Comme le renouveau des arbres,
C’est la lumière de la liberté
Qui illumine déjà ton visage.
Nul ne peut rester insensible à l’émotion qui se dégage de ce texte – et de sa mélodie – , même s’il y a une contradiction flagrante entre l’invitation au sommeil et le contenu tragique des paroles. Paroles et musiques d’un autre temps, d’un autre lieu, les berceuses yiddish nous touchent parce qu’elles évoquent tous les enfants du monde, ceux qui ont été, et les nôtres, et nous-mêmes…
Cet article a paru dans la revue Imaginaire et inconscient, en 2001.
Merci pour vos commentaires