« Retenir la femme que l’on a rencontrée dans la femme avec qui l’on vit… c’est comme poser ses lèvres sur l’eau et croire que l’on embrasse toujours la même rivière. «
Jérôme Touzalin
« Retenir la femme que l’on a rencontrée dans la femme avec qui l’on vit… c’est comme poser ses lèvres sur l’eau et croire que l’on embrasse toujours la même rivière. «
Jérôme Touzalin
Récit par Serge Smulevic, rescapé d’Auschwitz.
Il vient d’être arrêté à Nice et va être transféré à Drancy par train.
Serge Smulevic – 25 juin 2002. |
Jean-Jacques Goldman : Quand j’ai écrit cette chanson, losque j’en ai eu l’idée, c’était en voyant non pas une photo de déporté que l’on a tous vue, de ces êtres décharnés avec des yeux brûlants, mais c’est en voyant dans l’album de ma mère une photo d’une petite fille normale. Je pense que ces enfants doivent apprendre, non pas en se disant que c’étaient des êtres à part comme l’on pourrait penser pour l’Ethiopie par exemple, où l’on ne se sent pas directement impliqué, mais en se disant ‘cette petite fille, c’était nous’. Le fait de chanter cette chanson en pensant à côté de quoi on est passé et à côté de quoi on peut encore passer. On le voit justement avec les mises à sac des synagogues, etc. La sauvagerie est là, elle est à un millimètre de vernis au-dessus des gens. Ce millimètre s’est construit au bout de plusieurs siècles grâce à l’éducation. Bref, ce millimètre est juste là. Quand on prend l’exemple de la guerre d’Algérie, avec des Français « parfaits » ou même pendant les deux guerres. Lorsque l’on demande à une personne d’arracher les yeux à quelqu’un, il n’en faut pas beaucoup pour qu’elle prenne une pince et qu’elle le fasse. Il faut le savoir, donc si ces enfants ont pris conscience de ça, de l’actualité mais aussi à quel point ils ressemblaient à cette petite fille qui elle est devenue un squelette, ça, effectivement, c’est sublime. Si l’Allemagne a pu permettre par un concours de circonstances hallucinantes – puisque c’était une démocratie – qu’Hitler arrive au pouvoir, ce n’est pas par hasard. C’est parce qu’il y a eu des données objectives qui ont fait que tout à coup, ces gens-là ont pu supporter d’une façon ou d’une autre, que leur pays brûle six millions de personnes
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