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Archives pour septembre 2011
Le petit prince, le renard et la rose……Antoine de Saint Exupery (extrait)°°°°°°
Publié 21 septembre 2011 dans REMARQUE 5 CommentairesBonjour dit le renard.
Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
Je suis là, dit la voix, sous le pommier…
Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien poli…
Je suis un renard, dit le renard.
Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste…
Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
Ah! pardon, fit le petit prince.
Mais, après réflexion, il ajouta :
Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
Tu n’es pas d’ici, dit le renard, que cherches-tu?
Je cherche les hommes, dit le petit prince.
Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
Non, dit le petit prince. Je cherche des amis.
Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
C’est une chose trop oubliée, dit le renard. « Ca signifie créer des liens… »
Créer des liens?
Bien sûr, dit le renard. Tu n’es pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus.
Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre.
Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
Je commence à comprendre, dit le petit prince.
Il y a une fleur… je crois qu’elle m’a apprivoisé…
C’est possible, dit le renard. On voit sur terre toutes sortes de choses…
Oh! Ce n’est pas sur terre, dit le petit prince
Le renard parut très intrigué :
Sur une autre planète?
Oui.
Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
Non.
Ca, c’est intéressant! Et des poules ?
Non.
Rien n’est parfait, soupira le renard.
Mais le renard revint à son idée :
Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais, si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.
Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appellera hors du terrier, comme une musique.
Et puis regarde ! Tu vois là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste!
Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…
Le renard se tut et regarde longtemps le petit prince :
S’il te plaìt… apprivoise-moi, dit-il.
Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
On ne connaìt que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands.
Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis.
Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
Que faut-il faire ? dit le petit prince.
Il faut être très patient, répondit le renard.
Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe.
Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien.
Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près…
Le lendemain revint le petit prince.
Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard.
Si tu viens, pas exemple, à quatre heures de l’après-midi, dés trois heures je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux.
A quatre heures, déjà, je m’agiterai et m’inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur !
Mais si tu viens n’importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le coeur…
Il faut des rites.
Qu’est-ce qu’un rite? Dit le petit prince.
C’est quelque chose de trop oublié, dit le renard.
C’est ce qui fait qu’un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures.
Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux! Je vais me promener jusqu’à la vigne. Si les chasseurs dansaient n’importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n’aurais point de vacances.
Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure de départ fut proche :
Ah! Dit le renard… je pleurerai.
C’est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise…
Bien sûr, dit le renard.
Mais tu vas pleurer! Dit le petit prince.
Bien sûr, dit le renard. J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Puis il ajouta :
Va revoir les roses. Tu comprendras. Tu comprendras que la tienne est unique au monde.
Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d’un secret.
***
Le petit prince s’en fut revoir les roses :
Vous n’êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n’êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n’avez apprivoisé personne.
Vous êtes comme était mon renard. Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais, j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde
.
Et les roses étaient bien gênées.
Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous.
Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu’elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c’est elle que j’ai arrosée. Puisque c’est elle que j’ai mise sous globe. Puisque c’est elle que j’ai abritée par le paravent. Puisque c’est elle dont j’ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c’est elle que j’ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire.
Puisque c’est ma rose.
***
Et il revient vers le renard :
Adieu, dit-il…
Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple :
on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose…fit le petit prince, afin de se souvenir.
Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier.
Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.
Tu es responsable de ta rose…
Je suis responsable de ma rose…répéta le petit prince, afin de se souvenir.
Antoine de Saint Exupery
Citation°°°°°°°°°°°°°
Publié 20 septembre 2011 dans MES CITATIONS ET PROVERBES PREFERES 5 CommentairesLara Fabian & Serge Lama – Les Ballons Rouges°°°°°°°°
Publié 20 septembre 2011 dans MES EMOTIONS EN CHANSONS 1 CommentaireCharles Aznavour….A ma femme°°°°°
Publié 19 septembre 2011 dans MES EMOTIONS EN CHANSONS 4 Commentaires Quand le soc de roc de saisons
Sur nos visages et sur nos fronts
Aura creusé de lourds sillons
De rides
Quand nos enfants ayant grandi
Auront abandonné le nid
Laissant nos cœurs affaiblis
De vide
Quand nos gestes seront plus lents
Que nous verrons passer le temps
Avec un air étrangement
Lucide
Quand nous n’aurons plus d’avenir
Nous remuerons des souvenirs
Terre qui ne peut devenir
Aride
Quand à pas lents et incertains
Nous visiterons des jardins
Qui comme nos fronts seront peints
De givre
Quand au prix de milliers d’efforts
Nous chercherons sans doute encore
A tuer le temps déjà mort
De vivre
Quand nous ne serons désormais
Que deux cœurs liées sans projet
Nous ouvrirons avec regret
Le livre
Que nous aurons au fil des ans
Écrit sur les pages du temps
Ou deux mots manqueront pourtant :
A suivre
Quand enfin ma vie parcourue
Prêt a entrer dans l’inconnu
Je te regarderai perdue
Et blême
Quand dans ton regard je verrai
Que sans notre amour désormais
Tes jours ne seront plus jamais
Les mêmes
Quand mes yeux ne verront plus rien
Que ma main cherchera ta main
A l’heure où parler sera un
Problème
Après avoir accepté Dieu
Juste avant de fermer les yeux
Encore une fois si je peux
Je te dirai comme un adieu
« Je t’aime »
My Immortal – Evanescence°°°°°°
Publié 19 septembre 2011 dans MES EMOTIONS EN CHANSONS 1 CommentaireJe suis venu, calme orphelin…..Paul Verlaine°°°°°°°
Publié 18 septembre 2011 dans POESIE 6 CommentairesJe suis venu calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles
Vers les hommes des grandes villes.
Ils ne m’ont pas trouvé malin.
A vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d’amoureuses flammes
M’a fait trouver belles les femmes.
Elles ne m’ont pas trouvé beau.
Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l’étant guère,
J’ai voulu mourir à la guerre.
La mort n’a pas voulu de moi.
Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
Oh, vous tous, ma peine est profonde,
Priez pour le pauvre Gaspard.
Verlaine Paul
Ce poème a été inspiré par la triste histoire de Caspar Hauser né en 1812 en Allemagne
et séquestré pendant 16 ans dans divers cachots avec pour seul compagnon
un petit cheval de bois. Il fut libéré en 1828 à Nuremberg.Il mourut assassiné en 1832
et son identité demeure une énigme
Pauvre petite maman,
où se cache ton firmament ?
Bonjour chagrin,
tout s’éteint.
Jolie maman si raffinée, si ambitieuse, si vaillante,
Notre fée du logis, si coquette, si rayonnante,
Tu sembles lasse par l’usure du temps.
Dois-je implorer la délivrance ou l’espérance?
Pour tes enfants, maman, tu représentes notre frontière,
Notre abri, notre mémoire, notre lumière.
Tes yeux bleus myosotis reflètent une faible flamme,
Nous sommes tous autour de toi, pantelants, sans armes.
Lulu réchauffe tes fines mains jadis si divines.
Nous guettons qu’une lueur dans ton regard s’illumine.
Pauvre petite maman,
Où se cache ton firmament?
Bonjour chagrin,
Tout s’éteint.
Pourquoi tant de douleur sur ton visage?
Je t’en supplie, ne grimace pas, même si gronde l’orage.
Je croyais aux contes de fées,
Je refusais de regarder la réalité.
Notre grande dame sera à jamais notre magie précieuse,
Notre cordon bleu de rêve, mais si capricieuse!
Tu nous a offert tant de dévouement, d’amour,
Pourquoi Dieu ne radoucit pas tes jours?
Parfois tes yeux fatigués s’éveille à la vie,
Nous arrachant une larme à notre coeur meurtri!
Sans toi, le ciel se dénude d’étoiles,
Sans toi, tout se voile!
Petite maman au parfum de jasmin,
Nouons nos doigts à tes délicieuses mains.
Merci pour vos commentaires